Ma prof de piano Dominique Martin vivait à l’époque en couple avec Bruno Nevez et je la payais en gardant leurs enfants, notamment pour les séances d’enregistrement ou les concerts. Mon beau-père Maurice Le Meur, sculpteur de l’ardoise, a usé les cordes de Bruno ou ses disques pour ses vernissages et performances dès les années 80. Moi, je l’ai d’abord rencontré sur les scènes brestoises, à l’époque du trio Pellen-Roumier-Nevez (pour moi en 89), un trio très équilibré qui nous offrait enfin toutes les facettes de la guitare jazz, trois personnalités/personnages très différents. J’ai eu la chance de jouer avec lui plusieurs fois (jams, yog sothoth, mon groupe solar plexus de l’époque…). Il m’a aussi appris à sa façon l’harmonie en cours particuliers. Je suis surtout resté sur son génie musical extra-terrestre, ses partitions gigognes labyrinthiques. Avant-gardiste punk débarqué dans le jazz avec sa guitare de supermarché, il a réalisé parmi les plus belles compositions et arrangements que j’ai pu entendre à ce jour mais c’est subjectivement lié à ce que j’ai moi-même vécu en les écoutant les premières fois. Les plus complexes aussi. Son prof Monsieur Meyer (Meyer’s samba) devait être un bon! Beaucoup avouent qu’il est un grand précurseur, influent, trop peu souvent sur scène ou en studio, surtout depuis son accident…
Rien à envier à un Marc Ducret à mon sens. Un univers torturé et enivrant à découvrir, un coup de poing musical riche en émotions fortes qui restera je l’espère gravé dans l’histoire de la musique. Son pavé brestois à l’édifice!
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