e cinéma d’Andreï Tarkovski est une référence mondiale. A l’nstar de Bergman (ayant par ailleurs plusieurs points communs: des acteurs parmi les meilleurs du monde: Erland Josephson par exemple), il est peu apprécié par le grand pubic qui part de préjugés, souffrant de mauvaise réputation élitiste, ennuyeux et prise de tête. Solaris a bénéficié d’un remake avec Clooney… A quand Matt Damon dans “le miroir 2”?
Ennemis de la poésie, s’abstenir.
Je vais essayer d’aller à l’essentiel de ce qui me touche dans ce cinéma:
fils de poète célèbre, Tarkovski exploite le langage de son père, des extraits parfois. Il use aussi de J.S. Bach, et des œuvres picturale du quatrocento. Souvent comparé par analogie russe à Kubrick, il crée un univers parallèle très personnel à partir d’adaptations de romans. Son village d’enfance ayant été innondé pour un barrage, ses rêves sont hantés par l’eau et une vie sous l’eau. Tarkovski est pour moi un long voyage nostalgique et onirique qui oscille entre rêve et réalité, comme au moment flou du réveil. A travers :
-la muscalité des langues, des mots (dialogues multilingues souvent – tour de babel et jeu des traductions/interprétations, humour et poésie impossibles à traduire) et des musiques splendides
-des lieux et paysages merveilleux et magiques (cascades dans des usines, arbres dans les murs, églises peintes éclairées à la bougie, chapelle innondée) – directeur de photo extraordinaire
-mélange des éléments eau feu air, sous toutes leurs formes, jeux de reflets, de mouvements chorégraphiques – on ne sait jamais où nous sommes ni où nous allons
-folie et discours du fou/sage sur l’importance des relations humaines et des grands projets fédérateurs, ceux qui vous font vous lever le matin, de la curiosité aussi, et de l’absurdité des hommes
De longs plans d’une bobine (12 minutes), avec mouvements complexes de caméra, jeux d’acteurs, décors en flammes, déplacements de véhicules, changement des lumières naturelles voire du climat: un chef d’orchestre perfectionniste et chirurgical, du grand spectacle!
Enfin, comme vous le voyez, c’est d’une richesse inégalée. Rare cinéma digne de la littérature.
Peu de films car il est mort d’un cancer en 86 après avoir fini “Le Sacrifice”, pure merveille, mon préféré avec “Nostalghia”.
Des réflexions aussi comme se dire que verser un verre d’eau chaque jour dans les toilettes aura un jour forcément des conséquences inimaginables sur le monde.
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