Un petit coup gueule contre la politique culturelle de ce pays qui part à vau l’eau de jour en jour. A l’encontre de la création contemporaine, de la promotion des artistes en devenir, on ne soutient que les structures ayant déjà rapporté de l’argent ou promettent d’en générer beaucoup. A coup de déjà vu, de réchauffé, de reprises, seule chose que sait faire la variété française en général depuis l’après guerre. On ne soutient plus les structures qui animent un territoire, à l’année, qui fidélisent, qui s’installent sur le long terme, qui s’interroge sur leur vraie place, la création au sens propre du terme. Non, seuls les “festivals” auront de l’argent, et ENCORE ! Si et seulement si ils ont signé une tête d’affiche renommée (l’interdisant de jouer à moins de 300km autour pendant les mois qui précèdent et qui suivent le festival), si et seulement si ils promettent de s’accroître ensuite tel un vieille charrue devenu invivable, si et seulement si on va chercher l’ambition internationale. Il y a aussi les moins de 25 ans, les vrais jeunes pas mûrs qu’on va soutenir: tiens va faire un concert gratuit, tu seras content. (Et puis il suffit qu’il y ai un justin bieber dans le lot et c’est juteux se disent-ils! C’est moi qui l’ai créé celui-là!)
Les bureaucraties, à l’inverse de la forme artistique interdisciplinaire pourtant la plus répandue ces vingt dernières années, ont des tiroirs bien limités ‘arts plastiques’ ‘musique’ ‘cinéma’ ‘théâtre’ ‘danse’ – qui dit mettre de la danse sur de la musique, qui dit faire un simple clip musical, de la vidéo dansée sous entend qu’il faut choisir à qui ont demandera les sous. Non ça ne marche pas, allez voir à côté! Du pur astérix administratif! On se renvoie la balle, comme ça on bosse pour rien (en plus on fait des réunions, ça justifie le salaire, ça coûte rien, on brasse des papiers jetables et ça nous rend important, c’est moi qui fait la pluie et le beau temps ici! au suivant!)
Mais pourquoi vous allez faire un spectacle chez les bouseux? Comment ça vous n’avez pas déjà de soutien? Si vous n’êtes pas soutenus par une autre structure – copine – on ne peut pas miser sur vous! c’est trop risqué! Ah tu connais M Machin au bureau de truc de la solidarité régionale de la culture de la franfrance aux franfrançais, dans ce cas je signe, comment vont ses enfants au fait?
Le système proposé est obsolète, cherche le profit à court terme, tue les initiatives locales et entretient soigneusement leurs vaches à lait industrielles dans les urbanismes croissants.
Moi je dis non à la croissance irréfléchie, oui au ‘local’, à la solidarité, au voisinage, à la ruralité, à l’équilibre du budget d’une année sur l’autre (qui dit déséquilibre de croissance – requis pourtant dans tous les dossiers – dit court terme, c’est économique mon cher Watson! Tu demande d’abord des sous à ta commune puis à ton département, à ta région, à ton pays, à ton europe, au jumelage, au galaxies, à l’univers, aux dieux et ensuite au papa des dieux et si ils sont pas là à ton oncle d’amérique), au soutien des actions multiples à l’année, dans la durée, par petites gouttes bien pesées, pour la famille, le village, le quartier, avec un vrai échange, une véritable interaction. Pas ‘je vais voir parce qu’on m’a dit que c’était bien à la télé, en plus il est passé à côté, tout le monde est allé voir la même chose donc c’est que c’est bien. Au final, les programmateurs se font souvent plaisir, font mousser leur structure avec le gotta, au détriment de la qualité ou surtout de leur public. Combien de fois suis-je allé à un concert qui se vide au fur et à mesure? Et les gens font recette malgré tout. Le public croyait que c’était bien, mais c’était nul et ils sont rentré chez eux. De toutes façon c’est mieux à la télé qu’en vrai souvent!
Je ne sais pas si David Ghetto rend l’ascenseur à ses diffuseurs, prend un thé avec son public après et le regarde droit dans les yeux en souriant. Je pense qu’il serait ridicule dans un simple café de pays, face à quelqu’un qui n’a pas la télé, parce que c’est nul la télé… Ils ont mis que c’était nouveau, révolutionnaire, surprenant, indépendant, que c’était à la marge, engagé, que c’était novateur, du must have! Moi je préfère les choses simples et honnêtes, pas le prémâché avec des arguments du supermarché… En france, on ne valorise pas le travail, la virtuosité, la profondeur, la poésie, bref ce qui a fait l’Histoire de ce pays (les personnages romancés de Satie, Ravel, Stravinsky, Monnet, Boudin, Rimbaud etc qu’on encense pourtant et qui je crois resteront longtemps dans les librairies, font le plus d’entrées – sur le long terme!). Non, aujourd’hui c’est belle gueule beau cul easy listening un peu provoque = pognon.
Je prédis que ces gens-là mourront tous seuls, oubliés aussi vite qu’ils ont touché leurs salaires indécents, dans la caisse commune de la culture contrôlée des français, comme tous ces festivals dont on ne sait plus quel jeu de mot ils ont encore choisi pour les intituler. J’aimerai tant que ce soit vrai!
Pourquoi Klimt ou Van Gogh sont ils vendus si chers et reproduis jusque sur des mugs si il suffit de couper une vache en deux pour faire de l’art au FRAC et à la télé?
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